Les effets de l'amour, Oh l'amour
" L'amour rend aveugle " et " l'amour a ses raisons que la raison ignore " sont des dictons qui nous montrent les multiples facettes de l'amour.
Nous avons constaté que chez des personnes amoureuses certaines aires cérébrales étaient partiellement désactivées. Nous trouvons ainsi une plus faible activité du cortex préfrontal latéral impliqué dans les émotions négatives et la dépréciation ; de même chez le cortex préfontal médian qui joue un rôle dans le jugement critique.
Ces absences partielles d'activités altèrent le jugement de l'individu amoureux et justifient alors un manque de discernement : on a alors tendance a valorisé les côtés positifs de l'être aimé en faisant abstraction de ses défauts.
Nous avons vu précédemment que le circuit de la récompense joue un rôle important dans le sentiment amoureux. Or on sait aussi que ce dernier intervient également dans le plaisir procuré par la consommation de drogues telles que la cocaïne. On retrouve ainsi chez les personnes amoureuses des symptômes semblables à ceux constatés chez les toxicomanes, tels que la perte d'appétit ou les insomnies (toutefois moins intense). En effet, en proposant un questionnaire à près d'un millier de sujets, l'anthropologue Helen Fisher désirait étudier les caractéristiques de l'amour en "phase d'amour passion". Les réponses données étaient similaires. D'après Helen Fisher : "Plusieurs facettes de l'amour ont été plébiscitées : la focalisation de l'attention, l'énergie intense, une forte motivation, la dépendance émotionnelle [...], exactement les effets de la dopamine !"
Ce sentiment de dépendance est bel et bien provoqué par la sécrétion de la dopamine, qui donne véritablement le sentiment d'être "accro" à l'autre.
Dans la première partie de notre travail, nous avions mis en évidence que 64% des personnes ayant déjà été amoureuses se sentaient « accro » à l'être aimé. Cette relation de dépendance se justifie par un manque à combler, un besoin d'être en présence de la personne que l'on aime. Comme avec une substance, le sujet se remémore son plaisir et fait tout pour être en présence du « produit » ; s'en séparer revient alors à priver l'individu de l'objet de son plaisir. Ici, l'IRM fonctionnelle d'une personne en présence de l'être aimé. On dirait le cerveau d'une personne sous cocaïne !
Pour finir, le dernier aspect physique visible est le moment où l'on nous dit qu'on est rouge " comme une tomate ". Les joues rougissent à cause de la vasodilation, mécanisme qui augmente le diamètre des vaisseaux sanguins. Ce rougissement est une conséquence directe de l'accélération du rythme cardiaque. Les lèvres subissent également ce phénomène, elles deviennent roses, pulpeuses et surtout très attrayantes.